
Le "Quoi de neuf"
Le "Quoi de neuf"
Un « sas de décompression » entre l’enfant qui se lève et l’élève qui va entrer dans la classe
Témoignage de Nadia Garcin, enseignante à l’école Emile Zola de Villiers-le-bel


Si l’on veut connaître ses élèves, si on veut les aider à être débarrassé de ce qui peut parasiter les apprentissages, si on veut que l’enfant devienne un acteur de ses activités, le "quoi de neuf" est une belle approche. Il est aussi très important pour les enseignants pour mieux déceler des problèmes qui envahissent un enfant. À nous d’être à l’écoute.
Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre en place le “quoi de neuf” ?
Il m’a toujours semblé indispensable d’avoir un « sas de décompression » entre l’enfant qui se lève et l’élève qui va entrer dans la classe. De plus les enfants sont demandeurs d’échanger. Il suffit de voir comment les élèves se comportent quand ils se retrouvent le matin pour le comprendre. Dans ma classe, j’accueille les élèves à 8h20. Ils viennent souvent autour de mon bureau « papoter »…
Quels étaient vos objectifs ?
Le but est de rendre le groupe solidaire, de favoriser la pédagogie intégrative et créer un espace entre l’extérieur et l’intérieur de l’école. Les enfants s’écoutent, entendent parfois des réponses à leurs problèmes par leurs pairs, peuvent réaliser que, ce qu’ils aiment, ce qui les tracassent, ce qui leur fait plaisir, ne sont pas exceptionnels. On peut en parler beaucoup, partager les mêmes joies et peines, tracas et plaisirs… Et l’enseignante peut être aussi dans le même lot !!! Derrière un propos qui peut paraître anodin, l’enfant a quelque chose à dire. À nous de décrypter ce qu’il y a derrière.
Comment avez-vous présenté le projet aux enfants ?
Les enfants venaient souvent me parler de leurs soirées, de leurs problèmes, de leurs inquiétudes en classe, des chamailleries, des moqueries, des bons moments entre copains… Tout naturellement j’ai proposé un moment pour échanger sur ces sujets. Je n’ai pas présenté ce moment comme une partie de mon emploi du temps prévu depuis juillet…. Mais comme un besoin des enfants.
La première fois que nous nous sommes réunis la prise de parole était difficile, les sujets parfois sujets à moqueries etc. Nous avons donc fait un point. Qu’est-ce qui fait que ce n’est pas intéressant, qu’est-ce qui fait que c'est bruyant, difficile, à quoi ça peut servir sous cette forme ?… Au fil du temps les enfants ont proposé des aménagements pour que ce moment soit de plus en plus important et utile.
La première fois que nous nous sommes réunis la prise de parole était difficile, les sujets parfois sujets à moqueries etc. Nous avons donc fait un point. Qu’est-ce qui fait que ce n’est pas intéressant, qu’est-ce qui fait que c'est bruyant, difficile, à quoi ça peut servir sous cette forme ?… Au fil du temps les enfants ont proposé des aménagements pour que ce moment soit de plus en plus important et utile.
Quels sont, selon vous, les points clés qui ont contribué à la réussite du projet ?
Il est indispensable d’échanger en cercle, tous les élèves très proches les uns des autres. Si les élèves restent à leur table ils ne se comportent pas de la même manière. Les règles sont établies pas eux. Il y a un cahier d’ordre du jour.
Au cours du projet les élèves ont réajustés d’eux même l’aménagement des séances en fonction des séances et de la manière dont elles se passaient. Pour cela il est important de mettre à l’ordre du jour des moments de régulation les problèmes rencontrés au « Quoi de neuf », les filmer pour qu’ils analysent les séances.
Il est important de laisser les enfants qui ne veulent pas s’impliquer au début venir à leur rythme dans le cercle. Ceux qui ne veulent pas peuvent profiter de ce moment pour écrire dans leur cahier de vie.
Au cours du projet les élèves ont réajustés d’eux même l’aménagement des séances en fonction des séances et de la manière dont elles se passaient. Pour cela il est important de mettre à l’ordre du jour des moments de régulation les problèmes rencontrés au « Quoi de neuf », les filmer pour qu’ils analysent les séances.
Il est important de laisser les enfants qui ne veulent pas s’impliquer au début venir à leur rythme dans le cercle. Ceux qui ne veulent pas peuvent profiter de ce moment pour écrire dans leur cahier de vie.
Quels apprentissages sont liés à ce projet ?
Il n’y a aucun pré requis indispensable pour mener à bien ce projet. Il faut accepter le rythme de l’enfant, ouvrir la porte et le laisser y entrer à sa façon.
La prise de parole, la reformulation, l’argumentation, l’implicite, les inférences à faire sont autant de compétences visées en langue orale. L’écoute de l’autre, le respect du point de vue, de la prise de parole, l’entraide en cas de soucis, la coopération pour parvenir au même objectif, sont autant de compétences à acquérir pour faire de l’enfant un futur citoyen responsable et tolérant. Les enfants proposent des pistes et nous les articulons avec les programmes et les objectifs.
La prise de parole, la reformulation, l’argumentation, l’implicite, les inférences à faire sont autant de compétences visées en langue orale. L’écoute de l’autre, le respect du point de vue, de la prise de parole, l’entraide en cas de soucis, la coopération pour parvenir au même objectif, sont autant de compétences à acquérir pour faire de l’enfant un futur citoyen responsable et tolérant. Les enfants proposent des pistes et nous les articulons avec les programmes et les objectifs.
Comment s’assurer que les enfants réinvestissent un savoir ou un savoir-être lié au ʺQuoi de neufʺ ?
Réinvestir dans d’autres moments (ateliers philo, régulation..) mais surtout lors des apprentissages en atelier où l’on peut découvrir une régulation de la parole mieux faite, chacun donne son avis, propose des solutions, des idées….
Doucement j’ai poursuivi sur des ateliers philo, où les thèmes étaient abstraits, mais les concernaient, (être heureux c’est quoi ? comment définir la femme ou l’homme idéal ? peut-on respecter quelqu’un que l’on n’aime pas ?…).
Un simple tableau d’évaluation pour mieux voir la progression des enfants dans plusieurs registres et s’assurer ainsi que tout le monde participe. On peut envisager de filmer les séances, les enfants voient très vite qui fait quoi, ce qui gêne et ce qui est bien…. C’est sans doute l’outil le plus utile (pour quelques séances seulement).
Doucement j’ai poursuivi sur des ateliers philo, où les thèmes étaient abstraits, mais les concernaient, (être heureux c’est quoi ? comment définir la femme ou l’homme idéal ? peut-on respecter quelqu’un que l’on n’aime pas ?…).
Un simple tableau d’évaluation pour mieux voir la progression des enfants dans plusieurs registres et s’assurer ainsi que tout le monde participe. On peut envisager de filmer les séances, les enfants voient très vite qui fait quoi, ce qui gêne et ce qui est bien…. C’est sans doute l’outil le plus utile (pour quelques séances seulement).
Considérez-vous que les objectifs aient été atteints ?
Les enfants savent s’autogérer, le débat se fait sans moi, les règles sont respectées car ce sont les leurs, « un compte pour un » est assez bien respecté aussi. Les arguments sont développés, les réflexions plus mûres et le point de vue de l’autre écouté et souvent entendu.
- Global: participation
- temoignages: quoi de neuf, Nadia Garcin
la classe
publicité qui dérange
Quel manque de respect pour une femme,une maman qui donne la vie.
Il me semble que vous devriez agir au nom des femmes, ils ne doivent pas manquer d'imagination à ce point. Merci de m'avoir lu j'espère une suite
Bravo Nadia
madame garcin
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