
La Résistance
La Résistance
22 octobre : Journée du souvenir de Guy Môquet et de l'engagement des jeunes dans la Résistance


« La réflexion sur le passé, sa connaissance, participent pleinement de la formation de l’homme et de la conscience du citoyen. Elle préserve de la superficialité, source de toutes les dérives en donnant au jugement le recul et la profondeur nécessaires » Marie-José Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
« Que ma mort serve à quelque chose » (Guy Môquet, 22 octobre 1941)
« Que ma mort serve à quelque chose » (Guy Môquet, 22 octobre 1941)
Pourquoi le 22 octobre ?
Le 22 octobre, les enseignants sont invités à commémorer l’engagement des jeunes dans la résistance par la lecture de la lettre de Guy Môquet. Ce jeune lycéen de 17 ans s’est engagé très tôt dans la résistance. Par la lecture de cette lettre, il s’agit de montrer aux élèves ce qu’a représenté cette période de notre histoire, de leur faire découvrir quel était l’idéal de vie pour lequel ces hommes ont combattu et donné leur vie...
Mais qu’était-ce donc que la « Résistance » ? Qu’y avait-il de commun entre ces mouvements d’horizons si divers, entre des hommes si différents par l’âge, le milieu social, la religion, l’engagement politique, la nationalité…? Sans doute une certaine conception de la liberté, de la démocratie, de l’intérêt général, qui les a conduit à entrer dès 1944 dans la clandestinité et à réaliser ensuite un modèle social dont nous profitons encore aujourd’hui...
Cette « République nouvelle » devait restaurer la démocratie la plus large : le suffrage universel; la liberté de pensée, de conscience et d’expression; la liberté et l'indépendance de la presse; la liberté d’association, de réunion et de manifestation; l'inviolabilité du domicile et de la correspondance; le respect de la personne humaine; l'égalité de tous les citoyens devant la loi. Une réforme de l'économie devait avoir lieu, grâce à la création du Plan, de la SNCF, EDF,GDF… La « sécurité sociale » fut créée: retraite, assurance maladie, assurance chômage. Enfin, cette "République nouvelle" devait instaurer « la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires » Programme d’action de la résistance in Libération. N° spécial. Mai 1944.
Mais qu’était-ce donc que la « Résistance » ? Qu’y avait-il de commun entre ces mouvements d’horizons si divers, entre des hommes si différents par l’âge, le milieu social, la religion, l’engagement politique, la nationalité…? Sans doute une certaine conception de la liberté, de la démocratie, de l’intérêt général, qui les a conduit à entrer dès 1944 dans la clandestinité et à réaliser ensuite un modèle social dont nous profitons encore aujourd’hui...
Cette « République nouvelle » devait restaurer la démocratie la plus large : le suffrage universel; la liberté de pensée, de conscience et d’expression; la liberté et l'indépendance de la presse; la liberté d’association, de réunion et de manifestation; l'inviolabilité du domicile et de la correspondance; le respect de la personne humaine; l'égalité de tous les citoyens devant la loi. Une réforme de l'économie devait avoir lieu, grâce à la création du Plan, de la SNCF, EDF,GDF… La « sécurité sociale » fut créée: retraite, assurance maladie, assurance chômage. Enfin, cette "République nouvelle" devait instaurer « la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires » Programme d’action de la résistance in Libération. N° spécial. Mai 1944.
Qui étaient les résistants ?
Les résistants étaient des hommes et des femmes de tous âges mais bon nombre d’entre eux étaient de très jeunes gens. Ils étaient issus de toutes les couches sociales. Toutes les sensibilités politiques, philosophiques et religieuses étaient représentées au sein de la résistance.
Les rares Français qui se sont engagés dans la résistance dès 1940 l'ont fait à titre individuel ou au sein de petits groupes isolés, agissant de façon spontanée, sans mots d'ordre, sans liens entre eux. Ils constituaient une toute petite minorité courageuse qui a dû apprendre les règles de la clandestinité.
Ce n'est que progressivement que des liens se sont établis, que le recrutement s'est étoffé, que des mouvements structurés se sont constitués dans les deux zones séparées par une ligne de démarcation contrôlée par les troupes d'occupation allemandes.
Les rares Français qui se sont engagés dans la résistance dès 1940 l'ont fait à titre individuel ou au sein de petits groupes isolés, agissant de façon spontanée, sans mots d'ordre, sans liens entre eux. Ils constituaient une toute petite minorité courageuse qui a dû apprendre les règles de la clandestinité.
Ce n'est que progressivement que des liens se sont établis, que le recrutement s'est étoffé, que des mouvements structurés se sont constitués dans les deux zones séparées par une ligne de démarcation contrôlée par les troupes d'occupation allemandes.
Quelles étaient leurs motivations ?
Les motivations des résistants étaient diverses : refus de la défaite et de l'occupation allemande, refus du régime de Vichy et de la collaboration, refus de la répression et des mesures antisémites, volonté de combattre pour libérer la France.
La résistance a revêtu des formes multiples qui allaient du simple geste marquant le refus de la situation d’occupation ou l'écoute de la BBC, jusqu'à l'action directe ( attentats, sabotages ) ou la lutte armée dans les maquis, en passant par les manifestations patriotiques, le renseignement, la diffusion de la presse clandestine, la participation à des réseaux d'évasion, le secours et le sauvetage de Juifs, le refus du Service du travail obligatoire ( STO ) mis en place à la fin de 1942 et au début de 1943.
Beaucoup de ceux qui ont participé à ces évènements ont jugé nécessaire de témoigner infatigablement auprès des jeunes générations de ce qu’ils avaient vécu et de leur engagement. Pour que ne se perdent pas les valeurs qui ont motivé leur action, pour que nous restions vigilants car la démocratie est fragile, que rien en la matière n’est jamais définitivement acquis, ils acceptent de se rendre dans les classes, de raconter, de passer le témoin aux citoyens en devenir.
En 2010, ce sera le 70ème anniversaire de l’appel du 18 juin lancé par le Général de Gaulle et ce sera donc le thème du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Ce concours, qui a lieu tous les ans, a pour objectif de perpétuer chez les jeunes Français l'histoire de la Résistance et de la Déportation afin de leur permettre de s'en inspirer et d'en tirer des leçons civiques dans leur vie d'aujourd'hui.
Outre le règlement du concours, les thèmes et palmarès des années précédentes, le site de la Fondation de la Résistance est une mine de documentation, de ressources et de propositions d’actions pédagogiques.
La résistance a revêtu des formes multiples qui allaient du simple geste marquant le refus de la situation d’occupation ou l'écoute de la BBC, jusqu'à l'action directe ( attentats, sabotages ) ou la lutte armée dans les maquis, en passant par les manifestations patriotiques, le renseignement, la diffusion de la presse clandestine, la participation à des réseaux d'évasion, le secours et le sauvetage de Juifs, le refus du Service du travail obligatoire ( STO ) mis en place à la fin de 1942 et au début de 1943.
Beaucoup de ceux qui ont participé à ces évènements ont jugé nécessaire de témoigner infatigablement auprès des jeunes générations de ce qu’ils avaient vécu et de leur engagement. Pour que ne se perdent pas les valeurs qui ont motivé leur action, pour que nous restions vigilants car la démocratie est fragile, que rien en la matière n’est jamais définitivement acquis, ils acceptent de se rendre dans les classes, de raconter, de passer le témoin aux citoyens en devenir.
En 2010, ce sera le 70ème anniversaire de l’appel du 18 juin lancé par le Général de Gaulle et ce sera donc le thème du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Ce concours, qui a lieu tous les ans, a pour objectif de perpétuer chez les jeunes Français l'histoire de la Résistance et de la Déportation afin de leur permettre de s'en inspirer et d'en tirer des leçons civiques dans leur vie d'aujourd'hui.
Outre le règlement du concours, les thèmes et palmarès des années précédentes, le site de la Fondation de la Résistance est une mine de documentation, de ressources et de propositions d’actions pédagogiques.
La lettre de Guy Môquet
Guy, jeune militant communiste, est arrêté par la police française le 13 octobre 1940 au métro Gare de l’Est. Il est interrogé avec brutalité, dans le but de lui faire donner les noms d’amis de son père, lui-même militant communiste et résistant.
Incarcéré à la prison de Fresnes puis à la prison centrale de Clairvaux, il est interné au camp de Choisel à Châteaubriant alors qu’il aurait dû être libéré sur décision de justice. L’exécution du lieutenant-colonel Hotz, Felkommandant de Nantes, par un commando de résistants communistes parisiens, après celle de l’aspirant Moser dans le métro à Paris, incite le commandant des forces d’occupation en France à mettre en pratique la politique des otages. Une cinquantaine d’otages sont fusillés à Châteaubriant, à Nantes et à Paris (au mont Valérien), avec la complicité des autorités françaises qui participent à leur désignation. Guy est parmi eux.
Incarcéré à la prison de Fresnes puis à la prison centrale de Clairvaux, il est interné au camp de Choisel à Châteaubriant alors qu’il aurait dû être libéré sur décision de justice. L’exécution du lieutenant-colonel Hotz, Felkommandant de Nantes, par un commando de résistants communistes parisiens, après celle de l’aspirant Moser dans le métro à Paris, incite le commandant des forces d’occupation en France à mettre en pratique la politique des otages. Une cinquantaine d’otages sont fusillés à Châteaubriant, à Nantes et à Paris (au mont Valérien), avec la complicité des autorités françaises qui participent à leur désignation. Guy est parmi eux.
La lettre
Ma petite maman chérie,
mon tout petit frère adoré,
mon petit papa aimé,
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi.
Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas !
J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour.
À toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée. Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans 1/2, ma vie a été courte ! Je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels .
Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant.
Courage ! Votre Guy qui vous aime.
Guy.
Dernière pensée : Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir.
mon tout petit frère adoré,
mon petit papa aimé,
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi.
Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas !
J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour.
À toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée. Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans 1/2, ma vie a été courte ! Je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels .
Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant.
Courage ! Votre Guy qui vous aime.
Guy.
Dernière pensée : Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir.
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Sujet CNRD : Les Français engagés dans la Résistance étaient-ils
Les Français engagés dans la Résistance étaient-ils motivés par l'appel du 18 juin 1940 ?
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